La notion de pulsion
La pulsion est définie comme un besoin organique qui se mue en désir psychique.
La pulsion sexuelle dans le milieu du travail, du sport et de l’art
Auteure de l’article :
Caroline COUDRAY Psychothérapeute à Montpellier et Gignac
Le détourenement des pulsions
Le détournement des pulsions sexuelles vers l’activité professionnelle est un phénomène courant tout comme celle vers une activité sportive ou même une cause.
A la lumière des deux acceptions de la sublimation selon Freud, la notion de pulsion apparait comme cruciale puisque c’est celle-ci qui crée à la fois l’énergie de sublimer et le motif de la sublimation.
Il convient dès lors de définir formellement la notion de pulsion :
La pulsion est définie comme un besoin organique qui se mue en désir psychique. La pulsion se structure en une source, un but et un objet. La source étant le besoin organique ou psychique, le but, la satisfaction du besoin, et l’objet les moyens employés pour atteindre le but.
Pour mieux les identifier, Freud propose une nomenclature des pulsions : les pulsions d’autoconservation (pulsion du Moi) et les pulsions sexuelles. Les premières ont pour sources les besoins vitaux qui ne peuvent être assouvies que par du principe de réalité, c’est à dire par des choses tangibles et sensorielles mais non disponibles, ou du moins pas de façon immédiate. C’est le cas par exemple de la nourriture.
La pulsion de vie et de mort
Aux pulsions d’autoconservation s’opposent les pulsions sexuelles qui se manifestent par des élans de tendresse découlant de la source des émois sexuels primaires. Cela correspond à la recherche de plaisir sexuel au sens large. Ces dernières pulsions n’apparaissent qu’une fois les pulsions d’autoconservation assouvies
A partir de 1920 et de la publication de l’ouvrage Au delà du principe du plaisir, Freud propose une nomenclature différente, basée sur des études cliniques. Il développe alors les notions de pulsions de vie et de pulsions de mort.
Les pulsions de vie regroupent les pulsions précédemment identifiées: celles d’autoconservation et les pulsions sexuelles (Eros). Les pulsions de mort quant à elles désignent les désirs d’auto destruction ou d’agression (Thanatos). Eros est le dieu de l’amour dans la mythologie grec tandis que Thanatos est le terme utilisé pour la mort. Le dualisme que constitue ces deux notions représente les envies de destruction et de création qui cohabitent en chacun.
La destinée de la pulsion
Aussi, Freud qualifie la sublimation comme l’une des quatre destinées de la pulsion dans son ouvrage : Pulsions et destins de pulsions paru en 1915, tout en limitant cette destinée aux pulsions de vie et plus particulièrement aux pulsions sexuelles.
Dans son oeuvre Au-delà du principe du plaisir Freud explique alors que le principe de plaisir suppose que la psyché humaine tempère les bouleversements dans le but de maintenir un équilibre agréable; lorsque l’on tente d’identifier concrètement l’élément qui initie les processus concrets, on s’aperçoit que le plaisir est loin d’être toujours cet élément.
L’importance du mécanisme psychique
En réalité, la plupart des mécanismes psychiques observés ne sont pas dictés par le principe de plaisir. Celui-ci est inhibé par le Moi lorsqu’il se confronte au principe de réalité. En effet, la poursuite absolue et obnubilée de son propre plaisir sans autre considération s’avère évidemment incompatible avec la vie en société. Aussi, le sujet doit accepter de passer à travers un processus désagréable pour finalement accéder à son plaisir. Cela dit, le plaisir reste la finalité de la démarche. La contradiction entre de multiples pulsions congénitales nées du clivage entre les pulsions acceptables – donc réalisables – et les motions pulsionnelles de mort refoulées mènent au conflit névrotique. Aussi, la grande partie du plaisir est en réalité selon Freud du déplaisir de perception. Il est important de préciser que ce tableau dans lequel la thèse du principe de plaisir s’épanouit pleinement se trouve contrarié par une première démonstration opérée par Freud lui-même : les névroses traumatiques ou névroses de guerre, qui apparaissent après un évènement choquant ou ayant provoqué un effroi…