Accueil / La notion d’inhibition

La notion d’inhibition

De façon générale, l’inhibition est le fait de s’opposer à un processus, de l’empêcher, de l’entraver ou de le ralentir, et l’inhibiteur est la chose qui agit en ce sens : du latin inhibitio (retenir, réfréner).

Auteure de l’article :

Caroline COUDRAY Psychothérapeute à Montpellier et Gignac

L’historique du concept de l’inhibition

 

À l’origine, Cicéron utilise ce terme pour décrire le fait qu’un orateur se détache de ses notes manuscrites pour mieux répondre aux attentes de son auditoire et à l’insu de ce dernier. Au milieu du XIXe siècle, il est utilisé par les physiologistes qui observent une suspension de l’activité cardiaque lorsque l’on stimule l’activité du système nerveux.

Enfin, au sens juridique ou ecclésiastique du terme, l’inhibition désigne la suspension des prérogatives d’une personne. Ces différentes définitions illustrent la diversité des facettes que peut prendre cette notion en psychanalyse, tant dans ses causes que dans ses effets.

À partir de 1926, l’inhibition prend une dimension psychique : elle est même considérée comme un outil servant l’intérêt supérieur du sujet. Dans Inhibition symptôme et angoisse, Freud estime que « bien des inhibitions sont manifestement des renonciations à une fonction motivée par le fait que son exercice provoquerait un développement de l’angoisse ». Cette position constitue d’ailleurs un revirement deposition de la part de Freud : l’angoisse n’est plus la conséquence du refoulement, mais sa cause. L’angoisse prend, dans ce cas de figure, le rôle de ce qu’on appellecommunément l’instinct de conservation.

A l’inverse, d’autres travaux vont considérer l’inhibition comme un mal. C’est particulièrement le cas de l’inhibition sociale, c’est-à-dire l’inhibition dans les interactions avec les autres : le DSM-IV parle de l’anxiété sociale, de même que le CIM 10 parle d’un trouble relationnel. Ce trouble se manifeste par la peur obsessionnelle d’être observé par les autres dans une situation donnée

L’inhibition selon Freud

 

Freud finira par assimiler certains types d’inhibitions comme maladives et dénuées de toutes fonctions bénéfiques : la terreur des étrangers et des gens en général ou encore l’éreutophobie (la peur de rougir en public).

Déjà, il est possible d’apprécier l’ambivalence de l’inhibition : tantôt salvatrice, tantôt néfaste. Alors que l’inhibition salvatrice est causée par une pulsion dont l’objet est simplement détourné, l’inhibition néfaste est causée par une angoisse.

Le refus de vivre une pulsion ou de vivre une situation d’inhibition est la manifestation d’un interdit. L’interdit représente en cela une notion cruciale : tout désir naît sous l’influence d’une pulsion de mort. Cela signifie que l’accomplissement absolu et entier d’un désir aurait pour conséquence la mort dudit désir. Cette disparition est plusfacilement perceptible pour des désirs liés à la satisfaction des besoins primaires : manger à satiété, c’est la mort de la faim. En cela, l’interdit, en empêchant l’accomplissement en tout ou partie du désir, lui permet de subsister, de se renouveler. La pulsion empêchée est une pulsion qui perdure, tandis que la pulsion assouvie disparaît.

 

Cure analytique

Séxothérapie

Trans généalogie