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Le mythe d’Oedipe : l’interdit fondamental

Un article sur le mythe d’Oedipe : l’interdit fondamental, rédigé par Caroline COUDRAY. Consultez cet article pour en apprendre plus sur ce complexe.

Caroline COUDRAY - Psychothérapeute à Montpellier et Gignac - Le mythe d’Oedipe : l’interdit fondamental

Le mythe d’Oedipe : l’interdit fondamental

Auteure de l’article :

Caroline COUDRAY Thérapeute à Montpellier et Gignac

Le berceau de toute inhibition

L’obstacle à la pulsion qui conduit à l’inhibition peut être interne ou externe au sujet. De même que l’interdit peut être imposé par l’extérieur : un parent, un groupe, une société ou par soi même. Souvent, la fonction de l’interdit est aisée à cerner : permettre la vie en communauté, maintenir l’ordre, coexister pacifiquement. D’autres interdits font écho à une morale qui appartient à une société donnée, d’autres enfin ont du mal à s’auto justifier. En tout état de cause, l’interdit sera le berceau de toute inhibition.

Le mythe de d’Oedipe

L’ interdit le plus crucial dans le développement de l’individu est sans doute celui qui est illustré dans le mythe de d’Oedipe. Tel que raconté dans le drame de Sophocle, Oedipe est le héros de la ville de Thèbes qui est frappée par la peste. En consultant les oracles, il apprend que le sort de Thèbes serait lié à ses exactions : avoir assassiné son père et tué sa mère . Inquiet, il mène l’enquête. Sa femme Jocaste le rassure : « ..bien des gens déjà dans leurs rêves ont partagé la couche maternelle. Qui méprise ses terreurs là supporte aisément la vie ». Pourtant un serviteur de Laïos ayant connaissance des véritables origines d’Oedipe avoue finalement à ce dernier qu’il a été confié, enfant, à un berger qui fut incapable de le tuer et qui le remit à ceux qu’Oedipe pensait être ses véritables parents. Réalisant qu’elle a effectivement épousé son fils et le meurtrier de son mari , Jocaste se pend et Oedipe se crève les yeux. Tous les interdits fondamentaux et tous les éléments Essentiels du complexe sont réunis dans ce mythe: l’inceste, le meurtre, le roman familial (remplacement du couple parental par un autre), la culpabilité. Le cannibalisme est certes absent, mais ce dernier revêt un caractère moins universel. Ces interdits fondamentaux de la civilisation, séparent l’état de culture de l’état animal. Or, dans cette dichotomie, l’animal, faussement assimilé à un être pulsionnel qui n’inhibe pas, est bridé par des interdits qui s’imposent à lui comme une violence psychique qui est le prix à payer pour son entrée en société. Le caractère mythique et quasi universel de ces interdits en fait une excellente illustration de la manière dont un obstacle externe devient un obstacle interne. Lorsque l’enfant expérimente le désir pour sa mère, l’interdit qu’il découvre est un obstacle externe.

L’Oedipe est la première forme d’intériorisation

Mais très vite cet interdit est assimilé, si bien qu’il devient une évidence qu’il appliquera avec ferveur à lui même comme aux autres. Cette assimilation peut s’expliquer par sa provenance : une autorité parentale qui est jusqu’alors incontestable mais aussi par son caractère universel, puisque tout le monde considère cela comme une évidence, c’est une évidence. En cela, l’Oedipe est la première forme d’intériorisation d’un interdit social, au point de devenir surmoïque. Le Surmoi qui censure les pulsions oedipiennes du Moi, est le produit d’un interdit social assimilé.

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