Frustrations et mécanismes de défense
Bien que la notion d’harmonie psychique soit avant tout une utopie illusoire…
Frustrations et mécanismes de défense : conséquence de l’insatisfaction
Auteure de l’article :
Caroline COUDRAY Psychothérapeute à Montpellier et Gignac
La position de Freud…
Les empêchements d’accomplissement des désirs engendrent des frustrations. Plus prudemment, Freud suggère que les frustrations issues de la période de latence, c’est à dire les pulsions sexuelles qui n’ayant pas reçu satisfaction ni n’ayant été sublimées, sont à l’origine de faiblesses, irréductibles et impossibles à rectifier ou à corriger par une quelconque éducation. A l’inverse, l’éducation peut empêcher cela et plus tard, permettre à l’individu soumis aux frustrations d’orienter le principe de plaisir en fonction d’une adaptabilité au principe de réalité.
Ces frustrations engendrent des conflits, c’est à dire des désaccords entre les instances psychiques.
Le rôle des instances
Le Moi, le Surmoi et le Ça. Les seuls scénario dans lesquels les instances ne sont pas en conflit sont ceux où le Moi est en position de force et l’on peut alors parler d’accord et même de sublimation. En effet, le Moi possède un arsenal et a à sa disposition des mécanismes de défense lui permettant la sauvegarde d’une certaine harmonie psychique de l’individu, bien que la notion d’harmonie psychique soit avant tout une utopie illusoire et qu’il convient mieux de parler d’équilibre. Néanmoins force est de constater que les mécanismes de défense sont occasionnellement inefficaces. C’est le cas notamment du refoulement qui rejette dans l’inconscient ce qui est intolérable pour le Moi.
Insuffisance d’un mécanisme de défense
L’exemple est criant puisqu’il s’agit d’une défense très énergivore laissant passer par ailleurs les rejetons qui alimentent l’angoisse dans la mesure où les éléments refoulés reviennent dans le conscient qui les rejettent à nouveau réutilisent une énergie importante dans une spirale éventuellement sans fin. C’est le cas du retour du refoulé qu’on observe dans les cas de traumas où le refoulement est récurrent jusqu’à en devenir pathologique. Mais le refoulement peut avoir plusieurs autres conséquences néfastes et notamment lorsqu’il affecte la vie sexuelle. Lors d’un refoulement partiel on observe la diminution de la libido, tandis que lors d’un refoulement répété on observe une inhibition complète de l’activité sexuelle. On retrouve alors le retour du refoulé au travers des voies d’allègement : les rêves, des lapsus, des actes manqués.